marque employeur ecoresponsabilité

Comment transformer la crise actuelle en opportunité pour les organisations?

Repenser sa marque employeur en intégrant l’écoresponsabilité

La pandémie de COVID-19 a bouleversé le monde du travail. Travail à distance, remaniements organisationnels, consignes sanitaires et nouveaux modes de gestion font désormais partie du quotidien des employeurs et des employé.es. Nous aurions pu aussi penser que les fluctuations du niveau d’emploi engendrées par la crise sanitaire permettraient de résoudre la problématique de pénurie de maind’œuvre[1] pour certains secteurs prioritairesForce est de constater que l’équation n’est pas si simple. Certes, le bassin de personnes disponibles à occuper un emploi est plus grand, mais il est aussi question de formation, d’intérêts professionnels et de marque employeur. La marque employeur renvoie au « positionnement distinctif de l’organisation qui se reflète tant par la qualité de son milieu de travail que par ses pratiques de gestion ». [2]

Dans le contexte actuel, les entreprises ont besoin d’être résilientes et de se renouveler afin de sortir grandies de la crise.  C’est à travers cette transformation qu’elles doivent se questionner sur les clés permettant de favoriser l’attraction et la rétention des talents. Nous proposons ici l’idée qu’une de ces clés passe par l’intégration d’actions écoresponsables dans sa politique de gestion, car cette démarche présente un double avantage : elle permet à l’organisation d’améliorer l’expérience employé∙e tout en étant proactive face aux défis environnementaux auxquels nous faisons face en tant que société. Par la mise en place de telles actions, l’organisation améliore son image interne en favorisant le bien-être de ses employé.es, ainsi que son image externe grâce à la « notoriété écologique » gagnée au fil du temps et reconnue par les talents et les acteurs du milieu.

La génération des milléniaux : plus conscientisée face aux enjeux écologiques actuels

Les employeurs peuvent aussi miser sur un point : les milléniaux sont plus conscientisés aux défis environnementaux actuels et donc plus attentifs à ce que les employeurs mettent en place au sein des organisations. Aussi appelée génération Y, les milléniaux désignent habituellement les personnes nées entre 1985 et 2000[3]. Ils représentent environ 25 % de la force de travail du Québec. Les milléniaux ont un haut taux d’emploi au Canada, avec 79 % des personnes âgées de 25 à 29 ans et 82,2 % des 30 à 34 ans sur le marché du travail en 2020 selon Statistique Canada.[4]

Au Québec

Le Québec figure parmi les provinces canadiennes où les citoyens sont les plus soucieux de l’environnement avec les territoires du Nord  (Sondage Environics, 2020[5]). Il est donc prévisible que ses milléniaux s’attardent sur le niveau d’engagement environnemental de l’organisation lors d’une phase de recherche d’emploi, et ceci sera d’autant plus vrai si le talent œuvre dans un secteur où la concurrence est forte. C’est ce qui faisait déjà dire en 2019 au Journal de Montréal que « les entreprises ont déjà commencé à démontrer un penchant pour la cause écologique afin d’attirer la nouvelle génération fortement conscientisée. »[6]

En France

En France, un collectif d’étudiants a rédigé un « Manifeste étudiant pour un réveil écologique »[7]. Lancé en octobre 2018, il engage ses signataires à ne pas travailler pour une entreprise polluante et plus globalement à faire de l’impact RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) leur premier critère de choix quant à leur futur employeur.  Ce manifeste a déjà été signé par près de 32 000 étudiants issus des écoles les plus prestigieuses de France. Le magazine Forbes a décrit ce nouveau type d’organisation recherchée par les nouvelles générations comme « une entreprise à mission, qui, pour être attractive et prospérer, doit être respectueuse de l’environnement, faire preuve de solidarité et s’investir dans des causes sociétales ». [8]

Aux États-Unis

Dans le cadre d’une étude réalisée en 2019 par la plateforme Swytch auprès de 1000 employé.es de grosses compagnies américaines, 70% des personnes interrogées ont déclaré que l’importance accordée à une culture écologique au sein de l’entreprise affecterait leur décision de rester ou non dans l’entreprise sur le long terme. Ce sont majoritairement les jeunes qui défendaient cette position : près d’un jeune sur trois de la génération Y (33 %) ont mentionné que la culture écologique d’une entreprise est un critère indispensable dans leur choix de carrière. Cela ne fut le cas que pour 25% de la génération X et 17% des baby-boomers.

Quelles options pour les organisations souhaitant devenir écoresponsables ? 

Êtes-vous convaincue et prête à vous engager Plusieurs avenues s’offrent à vous afin de vous engager dans cette démarche la gestion écoresponsable des déchets, les déplacements durablesles activités de sensibilisation, une journée sans viande rouge ou la création d’un environnement sans papier sont quelques-unes de ces possibilités.[9] 

La voie sensée de la mobilité durable

Parmi ces avenues possibles, la mobilité durable apparait comme une des priorités. Force est de constater qu’au Québec le transport est responsable de 43 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). De ce pourcentage, 64 % (des GES) proviennent du transport routier (bilan d’Exo, 2019)[10]. Outre les GES, le secteur du transport est responsable d’une grande part des émissions d’autres polluants atmosphériques (oxydes d’azote, composés organiques volatils, particules fines)[11].

Plusieurs types d’actions peuvent être mises en place pour favoriser la mobilité durable dans les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels. Celles-ci seront d’autant plus intégrées et pérennes si elles font suite à une phase de diagnostic basée notamment sur les déplacements habituels des employé.es ainsi que leurs intentions de changement de mode transport. C’est justement la démarche que proposent les CGD métropolitains à travers son offre de service de plan de gestion des déplacements.

Pour finir, mentionnons les chiffres encourageants relatifs à l’amélioration du bien-être des employé.es recueillis grâce aux sondages réalisés par l’équipe MOBA lors d’une comparaison entre l’utilisation du transport actif versus celle des modes motorisés: de manière générale, l’utilisation du transport actif a permis de réduire le niveau de stress des employé.es de 22 %, le niveau d’irritabilité de 23 %, le niveau de fatigue de 21 % ainsi que de diminuer la perte de productivité de 11 %.[12]


Alexandra Gatto
Chargée de projets spécialisée en ressources humaines
CGD Métropolitains

[1] https://www.revuegestion.ca/penurie-de-main-oeuvre-a-t-elle-ete-effacee-par-pandemie
[2] https://www.economie.gouv.qc.ca/fileadmin/contenu/formations/mpa/materiel_pedagogique/emp_chx_manuel.pdf
[3] https://ampliostrategies.com/articlesblogue/milleniaux-marche-de-lemploi/
[4] https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/cv.action?pid=1410032701
[5] https://www.environicsinstitute.org/docs/default-source/default-document-library/confederation-survey-july13a-fre.pdf?sfvrsn=3ea1746c_0
[6] https://www.journaldemontreal.com/2019/11/23/les-entreprises-virent-au-vert-pour-attirer-les-milleniaux-1
[7] https://pour-un-reveil-ecologique.fr/index.php
[8] https://www.forbes.fr/business/l-engagement-a-lepreuve-des-nouvelles-generations/
[9] https://www.agendrix.com/fr/blogue/10-trucs-simples-pour-devenir-une-entreprise-verte
[10] https://exo.quebec/fr/actualites/rapport-ges-2019
[11] https://www.equiterre.org/fiche/transport-environnement-et-sante-publique
[12] Données internes recueillies par sondages; comparaison entre les utilisateurs des modes de transport actif et motorisé

 



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